Enquête sur le SCoT

[Bernard Agez]

Merci de me passer vos commentaires même si le délai est très court – 15/01/21 à 17 heures.

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Madame, Monsieur,

Je dois d’abord avouer que je n’ai pas pris connaissance de l’intégralité des documents rédigés par les 3 sociétés de conseil mandatées par l’agglomération. L’épaisseur du dossier m’a quelque peu découragé.

Voici donc quelques réflexions personnelles relatives aux trois axes que vous mettez en avant.

AXE 1- PRÉSERVER ET METTRE EN VALEUR UN CADRE DE VIE APAISÉ ET QUALITE ENTRE LÉMAN ET MONT BLANC

1-Notre proximité de la Suisse nous permet de faire quelques comparaisons et de constater que la marge de progression vers cette intention louable est encore immense :

• Espaces (souvent boisés) entre les immeubles, largeur des rues et avenues, état du réseau routier, qualité et largeur des trottoirs et des pistes cyclables, réseau de transport.

2-La délivrance des permis de construire doit se faire sous réserve de qualité et de viabilité.
La construction d’appartements en rez-de-chaussée ou en sous-sol au raz d’un trottoir étroit donnant sur une voie de circulation est une forme de maltraitance de la population.

3-Le trafic routier au centre d’Annemasse (Rd point Saint André, Rd point de l’Etoile) est anormalement élevé. C’est l’infrastructure de contournement de l’agglomération qui est à repenser.

4-L’objectif de densification de l’habitat, s’il peut avoir une justification vis-à-vis du coût des infrastructures, ne doit pas se faire sans que ces mêmes infrastructures soient adaptées en conséquence. Densification ne doit pas signifier entassement au détriment de la qualité de vie des habitants.

5-Rien ne peut plus aujourd’hui justifier une atteinte aux zones vertes, zones boisées et zones agricoles. Encore moins si c’est pour en faire des zones commerciales ou industrielles. Au détriment des commerces de centre-ville.

AXE 2 – PLANIFIER UN DÉVELOPPEMENT MAITRISÉ QUI S’APPUIE SUR UNE URBANISATION SOLIDAIRE, ÉQUILIBRÉE ET STRUCTURÉE

Votre plan d’urbanisation se fonde sur un apport de 1500 habitants par an (chiffre qui va certainement diminuer dans le contexte de crise que nous vivons actuellement). A raison de 3 habitants par logements, cela justifierait la construction de 500 logements supplémentaires par an.

Combien de logements ont-ils été construits ces dernières années ? Je n’ai pas trouvé le chiffre dans vos dossiers. La simple constatation des chantiers en cours laisse imaginer que le nombre est bien supérieur à 500.

Sur la seule plateforme « Leboncoin » on recense à cette heure sur l’agglomération 1600 logements disponibles à la vente et 400 à la location. Comment interpréter ces chiffres ?

Quelles raisons justifient un tel volume de construction ?
– Pression de la demande ? Il ne semble pas.
– Pression des promoteurs immobiliers ? Ce n’est pas justifiable.
– Pression des investisseurs ? Les mesures de défiscalisations ne devraient pas prendre le pas sur le seul besoin d’hébergement.
– Densification de l’habitat ? Il ne peut se comprendre qu’à l’occasion de nouvelles constructions à condition qu’elles soient réellement justifiées.

Toutes les mesures doivent être prises pour éviter un excès de construction qui, à terme, pourrait s’apparenter à l’éclatement d’une bulle immobilière avec faillites de promoteurs et ruine de propriétaires.

Comme vous le défendez dans votre AXE 1 le type et la qualité des constructions doit viser d’abord et seulement à améliorer le cadre de vie.

AXE 3 – AFFIRMER L’IMAGE ET PROMOUVOIR LE RAYONNEMENT D’UNE AGGLOMÉRATION OUVERTE ET INNOVANTE

Encore une intention très louable, mais prenons garde de ne pas imaginer un attrait commercial ou économique en se fondant sur une forme de dumping salarial ou commercial face à la Suisse.

Quant au développement touristique de l’agglomération, peut-être faudrait-il apporter un soin élémentaire à son aspect esthétique.

La réputation d’Annemasse « ville moche » a bien du mal à être corrigée. Les quelques progrès constatés ne doivent pas être anéantis par des constats comme celui-là :

La route de Thonon, une des principales voie de l’agglomération, offre à la vue, d’un côté des terrains de stockage de matériaux et de l’autre une bordure de hangars commerciaux tous plus vilains les uns que les autres. Et pour clore le tableau, j’y ai compté, le long de ses 3 km, 96 (quatre-vingt-seize) panneaux publicitaires !

On rejoint là aussi l’AXE 1 et la mise en valeur du cadre de vie.

[Auteur]

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