Galopante et effrénée, la bétonisation des espaces naturelles continue son projet destructeur motivé par une idéologie ultralibérale qui est devenue dogmatique.
D’ici à 2 ans, l’herbe aura disparu sous une nappe de parking de 2 000 places, 50 boutiques et 15 restaurants. Une énième vaste zone commerciale? Non ! « Je ne fais pas de centre commercial. Je crée un lieu de centralité et d’échanges, une machine à fabriquer du lien social », rectifie Antoine Frey, PDG du groupe Frey, le futur exploitant. (à lire dans Le Monde, 21/10/2020)
La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force.
Georges Orwell, 1984
La novlangue a envahie toutes les strates de notre société.
Pour les gestionnaires du capital que sont devenus les élus de la République, épousant alors des sortes de préceptes quasi religieux, déjà dogmatiques : « Le béton c’est l’écologie, la consommation c’est le bonheur, le travail c’est la liberté. »
L’illusion à beau voir sa façade d’hier se lézarder depuis un temps dans la conscience collective, du côté des élus et du pouvoir ça fonce encore tête baissée : l’économie, c’est la surconsommation. Il faut donc créer des zones de commerces et, comme la science et l’expérience nous démontrent que ça nous mène à notre perte collective, il faut revoir le lexique pour décrire différemment le projet écocide alors sciemment organisé par le duo public/privé.
A 9km de l’endroit bientôt bétonné par le groupe Frey, au niveau de la douane de Ferney-Voltaire (Ain), 150 boutiques, 17 restaurants et quelques 1600 places de stationnements doivent aussi voir le jour d’ici à 2025.
Mais hors de question pour les promoteurs et les élus locaux de parler de débauche à la consommation. Non ! Il s’agit ici d’une « expérience shopping augmentée ». Rien à voir. On se fout de notre gueule avec sourire et mépris.
Le pays de Gex compte un nombre de mètres carrés de commerce de 50% supérieur à la moyenne nationale ! On bétonne vitesse TGV, mais pour le tout-voiture. Mais pas d’inquiétude, on repeint le béton en vert ! Comme c’est le cas sur l’illustration ci-dessus où le vert est omniprésent. Mais en réalité, tout est en béton. Des tonnes et des tonnes de béton et de ciment seront utilisées pour créer ces énièmes milliers de m² dédiés au shopping.
Dans la région, ce n’est pas réservé qu’aux zones commerciales. Ici, ça bétonne à tout va pour construire des immeubles résidentiels à gogo. La politique économique se basant quasi exclusivement sur l’espoir d’offres d’emplois venant de Genève.
La spéculation immobilière est légion.
Mais le sujet central ici est le béton, la construction tout azimut avec des matériaux polluants, alors que nous pouvons faire autrement et que nous le savons. C’était l’objet de la dernière émission que j’ai pu animer à ce propos, avec une liste d’invités qui avait mille choses à en dire.
Il est nécessaire de s’indigner et de dénoncer ces grands projets inutiles qui ne profitent encore qu’aux grosses fortunes des propriétaires et actionnaires des multinationales du BTP et du commerce.
Localement, depuis des années déjà, les habitant/es s’unissent et s’organisent pour lutter contre ces projets écocides. Côté français comme côté suisse. Puisque la région est transfrontalière et que la nature et les écosystèmes ne connaissent pas les frontières politiques créées par l’humain.
Les insoumis/es locaux sont solidaires de cette lutte et de toutes celles venant défendre les intérêts intrinsèques de la nature. D’autant plus que l’écologie radicale et anticapitaliste est centrale dans le programme « LAEC » où nous défendons l’idée d’une planification écologique.
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